dimanche 5 juillet 2015

Atelier « Miel et Abeilles » 

Ecole maternelle du Lac, classes de grande section de Capucine Auvray et Peggy Cipro (45 enfants).
Thibaut Capblancq

Présentation générale de l’atelier :

Après plusieurs changements au cours de la préparation nous avons finalement décidé avec les deux institutrices des classes concernées par l’atelier de travailler sur le miel et les abeilles. Le but général était de stimuler le questionnement des enfants sur un produit courant : le miel, et de trouver avec eux l’origine de sa fabrication. Les enfants ayant 5/6 ans, il fallait s’attendre à une forte hétérogénéité dans leurs connaissances initiales sur la problématique. Il a donc fallu trouver des séances intéressantes pour tous et qui petit à petit permettaient à l’enfant d’avancer dans son raisonnement. Et si à la fin de l’atelier chacun des 45 enfants n’avait pas compris toutes les étapes et tous les processus nous comptions qu’ils soient tous au courant que le miel est fabriqué par les abeilles, dans une ruche, à partir du nectar des fleurs qu’elles récoltent en butinant. 




Séance 1 : Observation, questionnement et naissance de la problématique

·       Commençons par le commencement et regardons si les enfants savent reconnaitre du miel, en ont-ils déjà vu ? Gouté ? Savent-ils qu’il en existe plusieurs sortes ? 

Nous leur proposons d’observer, de sentir et de gouter ce qu’il y a dans trois gobelets différents (un miel toute fleur, un miel de lavande et un miel de tilleul). A eux de nous dire par la suite ce que les gobelets contiennent : les réponses sont plus souvent j’aime ou je n’aime pas, ou alors j’en veux encore!! Mais après réorientation sur la question principale ils sont presque tous capables de reconnaitre du miel. Beaucoup ne savaient pas par contre qu’il y avait plusieurs miels différents, c’est l’occasion de bien voir ça en re-goutant!

·       Mais c’est quoi le miel ? Comment on en fabrique ? Y a-t-il une recette du miel, des ingrédients ?

Suite à ces questions les enfants réfléchissent (plus ou moins !) avant de nous dire ce qu’ils en pensent. La grande majorité n’ont aucune idée de comment on fabrique du miel, certains parlent tout de même des abeilles, mais ils se lancent vite dans une recette hypothétique ! Leur sens de l’observation et du goût sont mis à rude épreuve et chacun y va de son idée, ces idées sont débattues dans le groupe et si elles paraissent cohérentes on les garde. Tour d’abord, le miel est jaune, plusieurs ingrédients jaunes sont donc proposés comme le jaune d’œuf, la banane, le citron… Du sucre bien sûr vu comment le miel est sucré, mais aussi de la farine pour que ça soit épais, du lait parce que c’est un peu liquide etc… Nous finissons la séance avec une liste d’ingrédients pour essayer de fabriquer du miel par nous-même la séance suivante. 

Remarques : Un des enfants connait sur le bout des doigts le processus de fabrication du miel et menace de tuer dans l’œuf toute la démarche de recherche ! Heureusement les autres ne comprennent pas vraiment de quoi il parle… J’espère à ce moment-là avoir plus de pédagogie que lui ! Une autre propose de regarder un « tuto sur youtube », pas bête…

Séance 2 : Expérience et conclusion quant à la fabrication du miel 

·       Expérience

L’hypothèse élaborée la séance précédente doit être testée, nous avons les ingrédients, il faut maintenant essayer de faire du miel. L’aspect expérience est souligné, les enfants s’en réjouissent, ça sonne sérieux et utile à leurs oreilles. En fonction des groupes les enfants font chacun leur recette ou font une ou deux recettes tous ensemble. Les mélanges essayent de se rapprocher de la texture, de l’odeur et, bien sûr, du goût du miel. Ces trois paramètres sont utilisés pour comparer avec les mêmes miels que la semaine précédente. Les enfants essayent de s’en approcher le plus possible et, si ils croient avoir réussi, demandent aux autres de tester aussi. 

·       Conclusion sur l’expérience et révision de l’hypothèse

Malgré la fierté de certains qui pensent avoir réussi, tous sont finalement d’accord pour dire que nous avons échoué ! Personne n’a réussi à faire du miel, même ceux qui ont mis des fleurs comme les abeilles elles font… 

Le questionnement est de nouveau ouvert : comment fabrique-t-on du miel ? 

Les enfants sont maintenant unanimes pour dire que ce sont les abeilles et qu’elles le font à partir des fleurs. On note d’ailleurs tous ensembles que les abeilles n’ont pas accès au sucre et à la farine ! Des petits livres sur les abeilles nous renseignent ensuite sur le processus. On peut y observer les abeilles butiner des fleurs puis rentrer à la ruche dans laquelle ont voit les alvéoles remplies de miel. La séance se finit sur la décision qu’"il faut observer tout ça pour mieux comprendre". On en aura l’occasion dans deux jours à la maison des collines où les deux classes partent en sortie scolaire.

Séance 3 : Mise dans le contexte et vue globale de l’ensemble des processus en lien avec la fabrication du miel par les abeilles 

Nous passons toute la journée autour de la maison des collines à observer la nature, les bêtes, les fleurs et notamment les abeilles. C’est l’opportunité pour prendre le temps avec les enfants par petits groupes de regarder de près les abeilles qui butinent sur les fleurs, on les voit passer de fleur en fleur, utiliser leur trompe pour prendre le nectar au fond des fleurs. En découpant des fleurs de trèfles je leur montre ce qu’est le nectar et leur fais même gouter, bon vu la faible quantité dans chaque fleur c’est plus pour attiser leur curiosité. Mais ils commencent à visualiser ce dont on leur parle depuis la dernière séance (butiner, nectar…). On capture aussi des abeilles pour regarder de près leur morphologie (trompe, ailes, pattes…). Et on finit la journée autour de ruches où les enfants voient bien l’aller-retour des abeilles, elles sont sur les fleurs dans les environs à butiner avant de rentrer dans la ruche pour en ressortir rapidement ! 

Mais comment c’est à l’intérieur ? Qu’y font elles ?

Remarque : La journée a aussi été l’occasion d’observer de nombreux autres insectes, notamment butineurs (papillons, bourdons …) et d’intéresser les enfants à toutes les petites curiosités de la nature.



Séance 4 : Etude de la dernière inconnue : l’intérieur de la ruche, les cadres, les alvéoles…

·       La ruche

Pendant cette séances nous observons l’intérieur d’une ruche, on en cherche l’entrée, on l’ouvre pour voir l’organisation à l’intérieur avec les cadres, la cire et les alvéoles. On peut constater en goutant que c’est bien du miel dans les alvéoles. Ceci permet de confirmer de façon empirique ce qu’on avait pu voir dans les livres. On revient sur l’organisation de la ruche avec une reine qui reste tout le temps dedans et des ouvrières qui vont chercher le nectar des fleurs ou qui le transforment en miel à l’intérieur de la ruche. Les enfants peuvent toucher, gouter, sentir les différentes composantes de la ruche. 

·       L’abeille

En parallèle les groupes qui ne sont pas avec la ruche observent une abeille de près et font un travail de reconstitution des différentes parties du corps de l’abeille en s’aidant d’un document à découper prévu à cet effet. 

Séance 5 : Retour sur ce qui a été compris et bilan

L’idée était de faire une séance « évaluation » où les enfants reconstitueraient le cycle de fabrication du miel par collage et/ou coloriage. Mais la séance a été annulée par les institutrices car ils avaient une journée sport et nous n’avons pas trouvé de créneau commun avant la fin de l’année pour la reportée… Du coup cette partie s'est faite sans moi.



Plan de séquence « le miel et les abeilles » – grande section – Ecole maternelle Le Lac

·       Objectifs généraux :
o   Observer les manifestations de la vie animale : l’abeille
o   Acquérir, mémoriser et utiliser le vocabulaire du thème de l’abeille (ruche ; pollen ; parties du corps de l’abeille ; miel ; butiner ; apiculteur…)
o   Provoquer le questionnement (démarche d’investigation) à partir d’une situation problème : d’où vient le miel ? 

·       Organisation de la classe :
o   6 groupes : 3 en atelier dirigé (Thibault, Peggy, Capucine) ; 2 en atelier avec l’ATSEM (Sylvianne et Nicole) et 1 en autonomie (découpage) puis roulement des groupes. Sur deux temps dans la matinée.
organisation de la classe / séance
Objectif(s) de la séance
Déroulement
Matériel
1
Petits groupes
45 minutes par groupe
(10 juin)
·       Susciter le questionnement des élèves quant au projet « le miel et les abeilles » et proposer des hypothèses (dictée à l’adulte)

·       Découvrir (pour ceux qui ne le connaissent pas) les différents miels, les goûter, utiliser le vocabulaire des sensations (j’aime/je n’aime pas) et expliquer pourquoi

·       participer à un échange collectif

·       Développer sa curiosité même sur un produit courant
Les élèves sont regroupés autour de l’enseignant. Les différents miels sont cachés des élèves, ils ont chacun une petite cuillère.
« Je vais vous faire goûter quelque chose. Vous me direz si vous connaissez ce produit et quel est son goût (sucré, salé) »
Réponse des élèves : c’est du miel, c’est sucré. J’aime/je n’aime pas.
Lorsque les élèves ont découvert que c’était du miel, l’enseignant découvre les pots et montrent qu’il existe différentes textures de miel et différents goûts. Les élèves peuvent alors goûter les différents miels et en apprécier leurs saveurs, constater leurs différences.
Une fois que tous les élèves ont goûté, qu’ils ont discuté de leurs impressions, l’enseignant demande :
« A votre avis, d’où vient le miel ? Comment le fabrique –t’on ? Avec quels ingrédients ? »
Les élèves proposent alors leurs idées et leurs hypothèses sur la fabrication du miel, son origine, les ingrédients pour le fabriquer.
Etablir une liste de ces ingrédients, des propositions sur une affiche.
« la prochaine fois, j’apporterai les ingrédients que vous avez proposés et nous essaierons d’en fabriquer. »
Différentes sortes de miels (crémeux, liquide, dur, lavande, châtaigne, toutes fleurs…)
Une petite cuillère par élève

Appareil photo pour photographier les élèves qui goûtent le miel (pour trace écrite)

Une affiche, des feutres pour noter les propositions des élèves.
2
Petits groupes
45 minutes par groupe
(17 juin)
·       expérimenter pour répondre à nos hypothèses de la séance précédente. En tirer les conclusions (démarche d’investigation)

·       observer un documentaire, en tirer les informations recherchées et établir une conclusion des connaissances apprises

·       participer à un échange collectif
Fabrication du miel
« souvenez-vous de la séance précédente : qu’avons-nous fait ? Qu’allons-nous faire aujourd’hui ? »
·       Réactions des élèves : nous avons goûté du miel, donné les ingrédients pour en fabriquer. Aujourd’hui nous allons essayer d’en faire.

les différents ingrédients sont posés sur une table et les élèves commencent à en fabriquer. Remarque des élèves : ça ne marche pas. On n’y arrive pas.
« Donc nous n’arrivons pas à fabriquer du miel. Je vais vous montrer un documentaire et nous allons le lire pour chercher les réponses que nous cherchons : Qui fabrique le miel ? Avec quoi ? Comment ? »
·       Observation des documentaires, lecture. Réactions des élèves.

Conclusion de la séance : D’après l’observation des documentaires nous savons que ce sont les abeilles qui fabriquent le miel avec le nectar qu’elles butinent sur les fleurs. Nous avons essayé d’en fabriquer mais nous n’y sommes pas arrivés.
Les ingrédients proposés par les élèves




Appareil photo


Des documentaires sur le miel/les abeilles.

Affiche / feutres
3
Sortie scolaire
19 juin
·       Observer l’abeille dans son milieu naturel

·       Etablir des connections entre ce qui est observer et ce que l’on a appris dans les documentaires

·       Etre sensibilisé à l’importance de la protection des abeilles

·       Visualiser l’ensemble du parcours de l’abeille pour contextualiser
Maison des collines : observation des abeilles en milieu naturel
« Nous avons observé dans les documentaires que l’abeille fabriquait le miel, qu’elle butinait le nectar des fleurs. Nous allons aujourd’hui, pendant notre balade, chercher des abeilles, les observer entrain de butiner, les prendre en photo et découvrir où elles vont. »
Pendant la journée, observer les abeilles. Prendre le temps de les décrire (couleurs, pattes, ailes) de les comparer avec les images vues dans le documentaire. 
·       L’abeille est sur la fleur ; elle a du jaune sur les pattes…
Amener les élèves vers la ruche de la maison des collines et expliquer qu’elles y fabriquent le miel. Observer l’entrée et la sortie de la ruche : 
·       Lorsqu’elles rentrent elles ont « du jaune » sur les pattes, elles n’en ont plus quand elles sortent. 
« lorsque les abeilles rentrent dans la ruche, elle dépose le nectar et le pollen. Mais que devient le nectar et le pollen ? qu’est-ce que l’apiculteur récolte ? quel est le produit qui sort de la ruche ? »
·       Evoquer l’importance de protéger les abeilles, leur fragilité. 
·       On finit sur la conclusion que la ruche est l’usine à miel, le nectar des fleurs la matière première et l’abeille celle qui le fabrique. Maintenant il faut savoir comment !
Appareil photo


Documentaires

Filet pour capturer les abeilles

Petits pots pour les observer




4
Petits groupes
45 minutes par groupe
23 juin
·       Découverte, mémorisation et utilisation du vocabulaire autour de la ruche

·       Découvrir et comprendre le fonctionnement de la ruche et le rôle de l’apiculteur

·       Etre sensibilisé à l’importance de la protection des abeilles

·       Observer les différentes parties du corps d’une abeille, les nommer.

L’intérieur de la ruche et l’abeille
A l’école, en petit groupe, l’enseignant demande aux élèves de rappeler les observations faites à la maison des collines. Il montrera aussi les photos prises lors de cette journée.
« Nous allons maintenant nous intéresser à l’intérieur de la ruche ».
·       Les élèves observent l’intérieur de la ruche. Ils y voient les cadres, les alvéoles, le miel à l’intérieur.
Noter toutes les découvertes sur une affiche, faire le point sur ce qui a été appris lors de cette séance : la fabrication du miel, par qui, comment. 
« Qu’avons-nous observé lors de la dernière séance ? »
·       Réponse des élèves : le fonctionnement de la ruche, rappel du vocabulaire correspondant. Observation possible des photos et des documentaires.
« Nous allons maintenant nous intéresser à l’abeille. Redites-moi les parties de son corps ? Nous les avions observés lorsque nous étions à la maison des collines. »
·       D’après les souvenirs et l’aide des documentaires, les élèves retrouvent les différentes parties du corps de l’abeille. Ils écrivent (ou collent les étiquettes mots) au bon endroit les bons mots (légende).

Les photos de la maison des collines,
Une ruche entière
Les documentaires
Affiche et feutres

Fiche élève : les différentes parties du corps de l’abeille
5
Petits groupes
Date à déterminer

·       Expliquer en utilisant le vocabulaire adapté les différentes étapes pour avoir du miel au petit déjeuner. Etre capable de remettre en ordre ces différentes étapes.
Restitution des connaissances acquises

« Voici maintenant quelques images qui montrent comment grâce aux abeilles, nous pouvons manger du miel. Il faut les remettre en ordre et les coller au dos de votre fiche. »
·       Les élèves exécutent le travail demandé. L’enseignant demande alors quelques explications orales aux élèves en faisant attention à ce que l’élève emploie le bon vocabulaire pour expliquer ou décrire les images à remettre en ordre. (ruche, pollen, abeille, apiculteur, miel)
Documentaires et photos de la maison des collines

Fiche élève : images séquentielles à remettre en ordre « des fleurs au miel »


  


mercredi 24 juin 2015

Les 5 sens en maternelle

École maternelle du Jardin de Ville à Grenoble, classes de Nathalie Bizon et Sylvie Cadoux (moyenne et grande section).
Naïla Boudiaf


Présentation générale 

Notre atelier avait pour thème les 5 sens. L’objectif principal de cet atelier était de pousser les enfants à prendre conscience des étapes de leur raisonnement durant la résolution de problème. Dans ce contexte les enfants avaient entre 5 et 6 ans, ils avaient déjà eu une introduction aux 5 sens l’année précédente, et font des expériences scientifiques régulièrement avec leurs institutrices. Le travail supplémentaire a été de leur faire prendre conscience de la démarche scientifique, c’est-à-dire les mettre face à un problème, leur faire poser des hypothèses qu’ils auront envie de tester pour savoir s’ils ont raison ou pas, puis concevoir l’expérience et interpréter les résultats. La pose du problème s’est faite en confrontant l’élève aux limites de ses sens pour avoir certaines informations sur son environnement afin qu’il découvre par lui même que, pour avoir une information particulière, il va avoir besoin d’un sens particulier. Le teste de l’hypothèse est simple : est-ce que l’utilisation du sens proposé permet de récupérer l’information recherchée ou pas ?

La séquence était composée de 6 séances (2 pour le goût, 1 pour l’odorat, 1 pour la vision et 2 pour le toucher). Chaque séance durait 20 minutes environ. La méthode utilisée était globalement la même pour toutes les séances, elle ne sera donc pas détaillée à chaque séance.



Séances 1 et 2

Objectifs :
·      introduction à la démarche scientifique (identification de quelques concepts initiaux sur la science, et prise de conscience sur les étapes de raisonnement dans la résolution de problème).
·      découverte de l’organe du goût.
·      Découverte des saveurs : salé, sucré, acide, amer ; acquisition du vocabulaire.

Déroulement de séance :
-       Nous avons commencé par poser la question suivante : « C’est quoi la science ? »
A cette question nous avons eu différentes réponses intéressantes, voici quelques exemples ci-dessous :
 
  •  Cette discussion a été l’occasion pour nous d’expliciter la démarche scientifique avec les élèves, c’est à dire :
1.     Nous nous posons une question (à partir d’une observation, ou d’un problème posé).
2.     Nous émettons des hypothèses sur les réponses possibles à cette question.
3.     Nous testons ces hypothèses au travers d’expériences scientifiques.
4.     Enfin,  nous analysons et discutons nos résultats pour vérifier nos hypothèses (en d’autres termes, savoir si nous avions raison ou pas !)

-       Ensuite, mise en application !  Nous avons disposé 3 gobelets identiques sur la table. Le 1er contenait de l’eau plate, le 2ème de l’eau pétillante aromatisée au  citron et le dernier de l’eau pétillante aromatisée à la menthe.

-       Nous avons demandé aux élèves si selon eux, les liquides contenus dans les gobelets étaient identiques ou différents. La réponse pressentie par la plupart des élèves était « différents ». En effet, il était facile de voir à l’œil que l’eau plate était différente des 2 autres, mais alors comment faire pour savoir si les 2 autres gobelets contenait la même boisson ou pas.  Les élèves se sont retrouvés face à la limite du sens de la vision et l’un deux a fini par dire « On ne peut pas savoir, il faut goûter ! ». L’élève a compris par lui même ce qu’il devait faire pour tester son hypothèse.

-       Nous avons donc testé l’hypothèse en faisant goûter les 3 boissons aux élèves. 

-       Enfin, nous avons fait une petite synthèse de la séance en posant les questions suivantes : (Qu’est ce qu’on vient de faire ? Pourquoi ? et qu’est ce qu’on a appris ?). 

Rq : Nous avions également travaillé sur la distinction entre bouche et langue pour le goût. Nous avions également insisté sur les règles de sécurité, c’est à dire qu’on ne devait pas systématiquement tout goûter, certaines choses pouvant êtres nocives pour notre santé.
-       A la séance 2, nous avons commencé par rappeler ce qui a été vu à la séance précédente, l’information principale retenue étant « la langue est l’organe du goût ».
-        Puis nous avons posé le même problème « Vous avez devant vous plusieurs gobelets, qu’y-a-t-il dedans ? ».
-       Ensuite, nous avons fait goûté  les différentes saveurs aux enfants qu’ils devaient identifier, comme représenté ci-dessous :



-       Nous laissions le temps aux enfants de chercher, faire le lien avec ce qu’ils connaissaient. Les moyens avaient moins de vocabulaire que les grands, ils s’exprimaient plus en terme de bon vs. pas bon, alors que les grands faisaient plus de liens avec leur connaissances existantes, par exemple, ça pique (pour acide ou eau gazeuse), c’est l’eau de mer (pour salé), ça sent comme papa le matin (pour café), c’est du miel (pour sucré), c’est de la vinaigrette (pour le vinaigre) etc.

-       Comme précédemment, la séance se termine toujours par une discussion de synthèse.


Séances 3

Objectif:
·      découverte de l’organe de l’odorat et identification des différentes senteurs
 Déroulement de séance :
-       Les séances commençaient de la même manière que pour les séances précédentes.
-       Ensuite, nous avons disposé des petits sacs devant les enfants. Ces sacs contenaient différents produits (savon, ail, fromage, lavande, parfum et café).

- Cet exercice étant plus difficile que pour le goût, les enfants ont eu besoin de plus de temps. La séance s’est terminée par une synthèse sur ce qu’ils avaient senti.


Séances 4

 
Objectifs:
·      découverte de l’organe de la vision et la nécessité de la lumière pour voir (notamment les couleurs).
·      Mise en évidence de l’illusion d’optique par le phénomène de persistance rétinienne.
 Déroulement de séance :
-       Les séances commençaient de la même manière que pour les séances précédentes, avec un rappel.
-       Ensuite, nous avons bandé les yeux des élèves avec des masques (ce qui marche moyennement bien avec les petits !), nous avons mis un ballon au milieu de la table et avons demandé aux enfants d’identifier l’objet. Tous les élèves ont reconnu le ballon.
-       Suite à ça la question était « quelle est la couleur du ballon ? ». Là, les élèves ont vite compris qu’ils avaient besoin de voir pour avoir cette information.
-       Enfin, nous avons fabriqué des thaumatropes à élastiques (le poisson dans le bocal, ou l’oiseau qui s’envole de la cage).

-       A la fin de la séance, on a discuté du fait qu’on pouvait voir le poisson dans le bocal alors qu’il n’y était pas en réalité, en utilisant des termes simples, par exemple en disant que l’œil est comme un appareil photo qui se souvient du bocal et qui va mettre par dessus la photo du poisson.
Rq : Cette activité a été très appréciée par les élèves, ils se sont montrés très créatifs pour faire tourner leurs thaumatropes le plus rapidement possible.




Séances 5 et 6

Objectif:
·      découverte de l’organe du toucher qui est la peau (et non les mains).
·      Mise en évidence des types d’informations que l’on peut recueillir avec ce sens (forme des objets, textures, et température).
·      Acquisition du vocabulaire : doux, rugueux, lisse, piquant, dur, mou, collant.
 Déroulement de séance :
-       Nous avons commencé par un jeu d’identification de formes et de  textures. Les enfants avaient un sac contenant différents objets.


-       Un élève saisit un objet, le décrit, essaye de deviner ce que c’est, le sort du sac, et les autres élèves doivent retrouver le même objet dans leur sac, sans regarder évidemment.
-       A la séance 6, nous avons travaillé sur le toucher et la température. Les enfants touchaient des bouteilles d’eau identiques qui étaient soit froide soit chaude pour distinguer la température des deux.
-       Ensuite, ils touchaient un carreau de faïence (froid), avec l’avant bras couvert pour qu’ils constatent qu’ils ne sentent rien. En découvrant l’avant bras ils constatent que c’est froid. Les enfants découvrent alors qu’ils utilisent leur peau (qui recouvre tout leur corps) pour apprécier la température.


  •  Nous avons clôturé cette  séquence par une synthèse sur la nécessité des 5 sens pour connaître le monde qui nous entoure, et les différents organes qui sous-tendent chaque sens, et bien sûr un rappel de l’utilité des expériences scientifiques 



Points forts de cette aventure 

Lors de cette expérience, j’ai pu voir tout le bénéfice que l’on pouvait tirer de la collaboration entre enseignants et scientifiques dans la mise en place de petits ateliers d’apprentissage pour les enfants. J’ai réalisé que j’étais trop dans ma démarche scientifique, à vouloir concevoir des expériences sans avoir suffisamment de recul sur le comportement des enfants, alors que les enseignantes anticipaient parfaitement les réactions de leurs élèves (leurs capacités attentionnelles, leurs motivations etc.).
J’ai pu voir que mêmes tout petits, les enfants réfléchissent énormément et se posent des questions continuellement. Je cite Guillaume-Antoine, élève de moyenne section qui vient me voir en fin de séance et me dit: « je veux continuer à discuter avec toi, pourquoi on a goûté l’eau? »… Ceci est une belle preuve que même si nous avons l’impression que les plus petits ont la tête dans les nuages, en réalité ils sont tout de même attentifs à ce qui se passe autour d’eux et ils essayent de comprendre !
Ou encore Baptiste, élève de grande section, qui me dit « Ah ouiii, avec Nathalie on a fait une expérience pour comprendre comment poussent les graines! », faisant référence à une expérience faite en classe avec leur institutrice quelques semaines avant mon arrivée. Ceci montre que Baptiste a de lui même compris qu’il était dans une démarche scientifique, quand leur institutrice leur faisait faire des expériences sur les conditions de germination des graines.
Dernière citation, parce qu’il y en a beaucoup, celle de Paloma, élève de grande section, qui me dit à la fin de l’expérience sur le goût: « la science sert à savoir qu’est ce qui est bon pour la santé et qu’est ce qui est mauvais. », alors que nous n’avions pas abordé cette question pendant la séance…Peut être devrions-nous accorder plus d’importance aux représentations initiales que les enfants ont sur certains concepts afin d’optimiser leur apprentissage.
Enfin, une dernière observation que j’ai trouvé intéressante : le travail de groupe a eu des effets positifs sur la mémorisation des informations. Au début de chaque séance, nous demandions aux enfants s’ils se souvenaient de ce qu’on avait fait la fois précédente et ils s’en souvenaient, même après les vacances de Noël ! Ils évoquaient beaucoup de souvenir avec leurs camarades, par exemple les blagues qu’ils se sont faites entre eux pendant les séances.